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L'île de Monome
24 mai 2008

L'âme du chanteur.

Son visage a la beauté et la douceur de ses plurielles origines. Lorsque il s'illumine d'un sourire ravageur, c'est pour mieux doucher juste aprés les espoirs trop vite nés. Puis le temps fait qu'en lui pointe le regret de cette dureté trop vite exprimée, dureté qui n'était que facade et visait à se construire une barricade. C'est un écorché de la vie. Méfiant, il prend malgré tout le risque de souffrir car un beau moment vaut mieux qu'une existence sans relief. Mon tour était venu, il y a quelques temps déjà, de lui planter des banderilles. Certain de ne pas en sortir indemne, sa clairvoyance triompha, à son grand désarroi, et au mien. Il m'offrit une écharpe d'aviateur, symbole peut être de ce qu'il comprit de moi : je m'envole toujours si l'on ne trouve pas de liens assez solides et rassurants pour me fixer et m'éviter la peur. Celà me fait dire de lui qu'il a lorsqu'il souffre la dignité des sages, il garde ses larmes pour son intimité et exprime la force lorsque d'autres yeux que les siens croient voir en lui une faiblesse. Il a lorsqu'il chante une voix étonnante qui envoûte les sens. Ses sens de danseur, eux, longtemps mis en sourdine, éructent aujourd'hui. Tout ce temps passé sans le voir m'empêche de conter ce qu'il est aujourd'hui. A-t-il trouvé la force de me hair encore ? A-t-il fait le deuil de ce fou que je suis, de ce démon sans âme à la conscience mauvaise ? Je l'imagine vivant et je l'espère heureux. C'est de le voir danser qui me permettrait de savoir. Mais peut il pardonner celui qui jamais ne s'excusa. Je me souviens de ses mots : "je suis patient" qui étaient un défi lancé à l'anguille qui glisse entre les doigts. Mais le défi, rarement, reflète la vérité.
Mais ce que je garde de lui, c'est l'image du combattant qui toujours se relève, qui grandit de l'échec, qui arrive à ses fins.
Mais ce que je garde de lui, c'est que je fus le barman qu'il charma en demandant un coca-light.
Mais ce que je garde de lui, c'est l'enfant qui m'offrit en terrasse un beau bouquet de fleurs, fier de savoir que l'a-sentimental que je suis ne saurait plus où se mettre, gêné des sentiments étalés au grand jour. Je garde enfoui en moi le sourire de celui qui a réussi son coup.

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