Synopsis.
Placer sa caméra. Remplir le magasin de pellicule. Vérifier la lumière. Les angles. Le placement des acteurs. Retenir son souffle. Action.
Un plan large au dessus de Paris. Un zoom sur un magasin. Puis sur un rayon.
Une invitation à déjeuner. Elle a l'âge de sa mère, A. Qu'importe. Age des collègues sans importance pour que naisse une complicité. Elle veut lui présenter d'anciens collègues. Direction le troquet rue de Provence. Une table au rez de chaussée. Froide et humide journée d'hiver. Bonjour. Bonjour. Sourires. Regards. Un qui sort du lot. S. Il le repère. Effet immédiat. Surement hétéro. Malgré tout, un charme qui illumine. Une drague qui commence. Faut bien s'amuser. Une heure à écouter. A regarder. En coin. Ou pas. A parler. Une distance étrange. Sais pas. Bizarre Il se dit. Une heure passe vite. Boulot.
Un autre déjeuner plus tard. Avec A. Puis un autre. Et encore. Puis sans A. Complicité. Sais pas. Attirance. Espère.
Puis un apéro. Sur Sébasto. Villa machin. Sait plus. Une table à côté du bar. Contre un pilier. Alcool léger. Puis délivrance. S en est. Puis coup de massue. Pas intéréssé. Aime les plus jeunes. Un vent de plus Il se dit. Alcool fort. Vodka. Puis malgré tout. Continuer de parler. Complicité restée. Pas comprendre. Mais aimer çà.
Le temps passe. Les rendez vous du soir. Cumulés aux déjeuners du boulot. Une fois. Trois fois par semaine. Ne se quittent plus. Il console les chagrins de S. S L'aide à sortir de sa coquille. A virer son treillis. Le temps défile. Un jeune dans la vie de S. Pas trop de consistance. Une rupture sans trop de casse. Des plans à profusions. Des deux côtés. Jamais ensemble. Des rires. Beaucoup. Des dragues. Plus pour S que pour Lui. Chacun sa gueule. La nature est injuste. Parfois. Cheminement ininterrompu. S parle. beaucoup. Ne dit pas tout. Il ne dit rien. S ne Lui demande rien. L'équilibre est parfait. Entre celui qui occupe le temps. Et celui qui agit sur le temps.
Puis pour S vient Le Garçon. Q. Jeune encore. Danseur encore. Imberbe encore. Passif encore. Mais a du caractère pour une fois. Un abimé de la vie encore. Q sait où il veut aller. Pas où il va. Encore. Idylle. Inhabituellement longue. Il sait tout de cette histoire. Ce qu'on Lui dit. Les deux. Et ce que l'on tait. Les deux. Aimerait ne pas tout savoir. Mais c'est inné. Fait parler ou devine.
Le Garçon aussi pour Lui. Une histoire Suisse. Passionnée. Passionnelle. S écoute. Mais n'entends pas. Questionne. Mais ne cherche pas. Préfère parler du sien. Cà arrange Lui. N'aime pas parler. Mais Il aimerait qu'on l'aide à tout dire. Deux ans comme çà. Deux vie à deux. L'une publique. L'autre pudique. Pas de ressentiments. C'est comme çà. Puis pour Lui la fin de l'histoire. Sans tambours. Au coeur de l'été. S ne saurait pas le raconter. Ni le où. Ni le comment. Même pas le pourquoi. pas vraiment. Que sait S de ce banc, de cette voie férrée, de cette église, de ce passage à niveau ?
S s'emballe. Vie à deux. Ah oui. Avec quel argent. On verra. Insouciance. Arrêter le boulot. Pourquoi faire ? Du basket. Pourquoi pas. L'entraineur et le danseur. Irrationnel. Avertissements. Respect. Vraiment. Tanguage. Faux départs. Vrai amour. Sûrement.
Puis vacances. Q et S, Lui et un pote, H. Saint Trop. La frime. Maison sur la presqu'île de Gien. Location de bateau. Arrivée à l'aéroport. S a pas d'argent. Comment ? Ben non. C'est comme çà. Pas important. Sûrement. Sans importance. C'est vrai. Il paie. Soleil. Champagne dans les criques. Bain de minuit à midi. Puis la rupture. Le danseur ne veut plus danser. Dans un café. Pétage de plomb dans la rue. Il ne se lève pas. Un jumeau sur chaque genou. Pas la force surtout. Enfantillages. Vacances gâchées. C'est H qui s'y colle. Voiture. retour au bord de plage. H conduit. S à côté. Lui et Q derrière. Puis Il parle. Longtemps. Il est dur. Il ne veut pas vivre çà. Subir çà. Il veut bien consoler. A posteriori. Mais ne veut pas le vivre en direct. Puis le drame. La course sur la plage. H s'en occupe encore. Il ne veut plus courir. Pour çà. Puis lamentable nuit. Le mauvais côté de l'humain. S passe la nuit par terre devant une porte close. L'amour ne s'éteint pas toujours en silence. Il ne comprends pas qu'on s'auto-dégrade à ce point. Puis çà repart. Puis non.
Puis tout redevient normal. Il et S ressortent. Les bars. les boîtes. Les amants. Ont bien vieilli. Tombeurs. Dragueurs. Célibataires avertis que l'amour est aussi un danger. Des rapports fraternels. Un accident sexuel. La relation ne s'étiole pas. Il lance des appels à une oreille attentive. Aurait du crier. Bien fait. Il ne sait pas parler. S ne sait pas écouter. Deux handicapés. Il calme S. Essaie de le modérer. De pas re-foirer. lui parle de la patience. De la stratégie de l'attente et du positionnement. S écoute et essaie. Mais Il s'est trompé. Veut trop le modeler. S n'est pas Lui. Il a merdé. C'est là que çà commence à foirer.
Puis pour S vient Le Garçon. Histoire connue. Jeune ... Et caetera. Il n'y croit pas. Il a tort. Tout va bien. Puis. Puis. Le conflit revient. Il sait déjà ce qui va se passer. Il anticipe. Il voit le mur arriver. Il ne dit rien. Puis il dit trop. Le mur est là. S se le prend. Puis çà repart. Puis re-mur. Puis des mots devant des burgers. Un trop plein qui se décharge. Un mauvais vin qui tourne vinaigre. Il ne sait plus quoi dire pour que S se rende compte. Alors Il dit tout. Il dit trop. Il exagère. Sûrement. Il cherche l'électro-choc. Mais Il blesse. Sans doute. Il le sait. Même si le fond est vrai. La forme est odieuse. Il aimerait que tout le monde soit aussi fort qu'Il l'est. Sans drames.
Puis çà repart. Puis re-mur. Il l'avait bien dit. Puis çà repart. Mais S ne lui a pas dit. Le fil est cassé. Un texto comme une bouée. Une expo. Un autre jour. Le jour ne vient pas. S ne sait rien de ce qu'Il vit. Chacun sa vie désormais. Des messages blogués. Communiquer sûrement. Deux frères qui se tournent le dos. Des promesses de toujours. Des actes de rien. Le bonheur ne se partage plus. S en a trop fait. Ou pas assez. Lui n'en a pas assez dit. Ou trop.
Un plan large. Un train dans la nuit. Un zoom sur une fenêtre. Puis sur Lui. Son regard. Perdu dans la nuit. La caméra le suit. Le train s'arrête à Tours. Il sourit. Il sort. Va sur le parvis de la gare. Monte dans une voiture. Il sourit. La voiture démarre. S'éloigne.
Le troquet rue de provence a fermé. A changé de déco. Et de proprio. Et les sentiments, c'est comme les troquets ? Qui sait.
Coupez.