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L'île de Monome

15 mars 2009

Synopsis.

Placer sa caméra. Remplir le magasin de pellicule. Vérifier la lumière. Les angles. Le placement des acteurs. Retenir son souffle. Action.

Un plan large au dessus de Paris. Un zoom sur un magasin. Puis sur un rayon.

Une invitation à déjeuner. Elle a l'âge de sa mère, A. Qu'importe. Age des collègues sans importance pour que naisse une complicité. Elle veut lui présenter d'anciens collègues. Direction le troquet rue de Provence. Une table au rez de chaussée. Froide et humide journée d'hiver. Bonjour. Bonjour. Sourires. Regards. Un qui sort du lot. S. Il le repère. Effet immédiat. Surement hétéro. Malgré tout, un charme qui illumine. Une drague qui commence. Faut bien s'amuser. Une heure à écouter. A regarder. En coin. Ou pas. A parler. Une distance étrange. Sais pas. Bizarre Il se dit. Une heure passe vite. Boulot.

Un autre déjeuner plus tard. Avec A. Puis un autre. Et encore. Puis sans A. Complicité. Sais pas. Attirance. Espère.

Puis un apéro. Sur Sébasto. Villa machin. Sait plus. Une table à côté du bar. Contre un pilier. Alcool léger. Puis délivrance. S en est. Puis coup de massue. Pas intéréssé. Aime les plus jeunes. Un vent de plus Il se dit. Alcool fort. Vodka. Puis malgré tout. Continuer de parler. Complicité restée. Pas comprendre. Mais aimer çà.

Le temps passe. Les rendez vous du soir. Cumulés aux déjeuners du boulot. Une fois. Trois fois par semaine. Ne se quittent plus. Il console les chagrins de S. S L'aide à sortir de sa coquille. A virer son treillis. Le temps défile. Un jeune dans la vie de S. Pas trop de consistance. Une rupture sans trop de casse. Des plans à profusions. Des deux côtés. Jamais ensemble. Des rires. Beaucoup. Des dragues. Plus pour S que pour Lui. Chacun sa gueule. La nature est injuste. Parfois. Cheminement ininterrompu. S parle. beaucoup. Ne dit pas tout. Il ne dit rien. S ne Lui demande rien. L'équilibre est parfait. Entre celui qui occupe le temps. Et celui qui agit sur le temps.

Puis pour S vient Le Garçon. Q. Jeune encore. Danseur encore. Imberbe encore. Passif encore. Mais a du caractère pour une fois. Un abimé de la vie encore. Q sait où il veut aller. Pas où il va. Encore. Idylle. Inhabituellement longue. Il sait tout de cette histoire. Ce qu'on Lui dit. Les deux. Et ce que l'on tait. Les deux. Aimerait ne pas tout savoir. Mais c'est inné. Fait parler ou devine.

Le Garçon aussi pour Lui. Une histoire Suisse. Passionnée. Passionnelle. S écoute. Mais n'entends pas. Questionne. Mais ne cherche pas. Préfère parler du sien. Cà arrange Lui. N'aime pas parler. Mais Il aimerait qu'on l'aide à tout dire. Deux ans comme çà. Deux vie à deux. L'une publique. L'autre pudique. Pas de ressentiments. C'est comme çà. Puis pour Lui la fin de l'histoire. Sans tambours. Au coeur de l'été. S ne saurait pas le raconter. Ni le où. Ni le comment. Même pas le pourquoi. pas vraiment. Que sait S de ce banc, de cette voie férrée, de cette église, de ce passage à niveau ?

S s'emballe. Vie à deux. Ah oui. Avec quel argent. On verra. Insouciance. Arrêter le boulot. Pourquoi faire ? Du basket. Pourquoi pas. L'entraineur et le danseur. Irrationnel. Avertissements. Respect. Vraiment. Tanguage. Faux départs. Vrai amour. Sûrement.

Puis vacances. Q et S, Lui et un pote, H. Saint Trop. La frime. Maison sur la presqu'île de Gien. Location de bateau. Arrivée à l'aéroport. S a pas d'argent. Comment ? Ben non. C'est comme çà. Pas important. Sûrement. Sans importance. C'est vrai. Il paie. Soleil. Champagne dans les criques. Bain de minuit à midi. Puis la rupture. Le danseur ne veut plus danser. Dans un café. Pétage de plomb dans la rue. Il ne se lève pas. Un jumeau sur chaque genou. Pas la force surtout. Enfantillages. Vacances gâchées. C'est H qui s'y colle. Voiture. retour au bord de plage. H conduit. S à côté. Lui et Q derrière. Puis Il parle. Longtemps. Il est dur. Il ne veut pas vivre çà. Subir çà. Il veut bien consoler. A posteriori. Mais ne veut pas le vivre en direct. Puis le drame. La course sur la plage. H s'en occupe encore. Il ne veut plus courir. Pour çà. Puis lamentable nuit. Le mauvais côté de l'humain. S passe la nuit par terre devant une porte close. L'amour ne s'éteint pas toujours en silence. Il ne comprends pas qu'on s'auto-dégrade à ce point. Puis çà repart. Puis non.

Puis tout redevient normal. Il et S ressortent. Les bars. les boîtes. Les amants. Ont bien vieilli. Tombeurs. Dragueurs. Célibataires avertis que l'amour est aussi un danger. Des rapports fraternels. Un accident sexuel. La relation ne s'étiole pas. Il lance des appels à une oreille attentive. Aurait du crier. Bien fait. Il ne sait pas parler. S ne sait pas écouter. Deux handicapés. Il calme S. Essaie de le modérer. De pas re-foirer. lui parle de la patience. De la stratégie de l'attente et du positionnement. S écoute et essaie. Mais Il s'est trompé. Veut trop le modeler. S n'est pas Lui. Il a merdé. C'est là que çà commence à foirer.

Puis pour S vient Le Garçon. Histoire connue. Jeune ... Et caetera. Il n'y croit pas. Il a tort. Tout va bien. Puis. Puis. Le conflit revient. Il sait déjà ce qui va se passer. Il anticipe. Il voit le mur arriver. Il ne dit rien. Puis il dit trop. Le mur est là. S se le prend. Puis çà repart. Puis re-mur. Puis des mots devant des burgers. Un trop plein qui se décharge. Un mauvais vin qui tourne vinaigre. Il ne sait plus quoi dire pour que S se rende compte. Alors Il dit tout. Il dit trop. Il exagère. Sûrement. Il cherche l'électro-choc. Mais Il blesse. Sans doute. Il le sait. Même si le fond est vrai. La forme est odieuse. Il aimerait que tout le monde soit aussi fort qu'Il l'est. Sans drames.

Puis çà repart. Puis re-mur. Il l'avait bien dit. Puis çà repart. Mais S ne lui a pas dit. Le fil est cassé. Un texto comme une bouée. Une expo. Un autre jour. Le jour ne vient pas. S ne sait rien de ce qu'Il vit. Chacun sa vie désormais. Des messages blogués. Communiquer sûrement. Deux frères qui se tournent le dos. Des promesses de toujours. Des actes de rien. Le bonheur ne se partage plus. S en a trop fait. Ou pas assez. Lui n'en a pas assez dit. Ou trop.

Un plan large. Un train dans la nuit. Un zoom sur une fenêtre. Puis sur Lui. Son regard. Perdu dans la nuit. La caméra le suit. Le train s'arrête à Tours. Il sourit. Il sort. Va sur le parvis de la gare. Monte dans une voiture. Il sourit. La voiture démarre. S'éloigne.

Le troquet rue de provence a fermé. A changé de déco. Et de proprio. Et les sentiments, c'est comme les troquets ? Qui sait.

Coupez.

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17 janvier 2009

Extrait d'inachevé sur un air trop connu.

... Dès que je l'ai vu apparaître J'ai tout d'suite su que c'était lui Moi j'croyais qu'il s'rait mon ange Il est devenu bien plus Tel un pygmalion en goguette Il abreuve de son humour Mes états d'âmes et d'être Jamais il ne veut me juger Et préfère me contempler Quand mes contradictions me malmènent Et je me dis que c'est dommage De lui faire subir mes colères C'est mon ami et c'est mon frère Je l'aime encore aujourd'hui ...
14 décembre 2008

Saint Jérôme.

CMM27Et puis quoi ? Quoi ? J'ai merdé, je sais. Et alors. J'avais le droit. 30 ans. Je pouvais, non ? T'as peur pour moi, je le crois pas. Je n'ai plus peur moi. Sauf de moi. J'avais ce sourire. Dis, tu m'aimais. Moi j'étais le roi. Puis çà m'a pris comme çà. Comme toi. Je sais pas pourquoi. Tu savais toi. Le jour où tu m'as emmené, dis, tu savais. On est parti comme deux cons. C'est vrai qu'on l'était. Ce soir je rentre d'un dîner. J'ai l'écriture en panne depuis des semaines. le Brouilly m'a un peu tourné la tête, mais pas assez pour relâcher la pression, pas assez pour laisser jaillir ces mots qui virevoltent en moi depuis des nuits. J'écris des bribes incohérentes, qui n'ont de sens que pour moi. Alors, j'essaie, malgré tout, de poser une âme sur écran blanc. Quoi ? Et puis quoi ? On aurait pu. C'est vrai. J'ai pas voulu. Enfin si j'ai voulu. Mais j'ai pas cru. Que je pouvais encore. Caliméro m'a dit l'autre con. C'est tellement vrai. Prends ton destin en main. M'a dit encore. M'a dit plein de choses. Rien de vital. Que des palabres. Des états d'âmes. Les siens, qu'il voyait en moi. Miroir. Biaisé. Destin ? Pris en main depuis longtemps. Caliméro. C'est vrai. Pas que. Toi ? Et puis toi ? Tu aurais pu. C'est vrai. Tu voulais. Fallait pas m'emmener. Fallait m'enlever. Me faire envoler. Me promettre un ailleurs. Me montrer un là bas. Depuis le temps. Tu savais. Comment je fonctionne. Prendre mon destin en main. Leader en journée, suiveur en soirée. Tu disais. Pas assez d'énergie pour tenir le rythme. Je cherchais une loco. Pas un remorqueur. C'était si vrai. Et puis lui ? Lui ? S'il avait su. C'est vrai. Il savait rien. Sourire de voir un flocon tomber. Il savait pas. Rougir d'un regard croisé. Il savait pas. Frissonner au contact de la soie des draps. Il savait pas. Tout risquer sur un coup de dés. Il comprenait pas. Refaire le monde en mangeant du foie gras. Il voulait pas. Indécent qu'il disait. L'indécence, c'était lui. Voir le bien quand çà fait mal. Il voyait pas. Laisser la futilité prendre le dessus. Il savait pas. Mais se prévaloir du luxe qu'il n'avait pas. Mais dire ses dictons de la saint glinglin comme si c'était du Sartre. Mais s'habiller chez Levi's parce que çà le moulait bien. Ces conneries là, il savait. Et puis çà ? Cà ? Qui m'accompagne depuis tant de temps. Malgré mes "écrits" de vague à l'âme. C'est vrai, je ne sais décrire que la peine des sentiments. La mélancolie que façonne le temps. Parfois la fulgurance d'une joie. Pour mieux la laisser retomber. Je ne sais qu'écrire triste. Décrire l'échec. Me moquer de moi. Vociférer aussi parfois. Etre de mauvaise foi. Pourtant, si la mélancolie est ma compagne la plus fidèle, et la mauvaise foi ma meilleure amie, ce qui s'écrit ici n'est qu'une part de moi. La réalité s'y confond parfois avec des arrangements décoratifs. Arrangements avec moi, avec les personnages qui méritent l'anonymat. Et surtout, ne donner qu'une part de soi à ces visiteurs que je connais ici et là bas, dans la réalité. Là bas, où le sourire m'accompagne plus souvent que les larmes. Mais ici je gomme de moi le bonheur que j'ai. Parce que le bonheur ne se communique pas, il se vit, se partage dans l'acte et pas dans la passivité des mots alignés sur un écran blanc ou noir selon que je l'écrive ou que vous le lisiez. Alors, lisez ces petites choses qui ici sont écrites. Elles ont d'importance ce qu'elles ont façonné de moi. Le reste... Si pour vous je ne compte pas, fuyez ces lignes, car vous ne verrez pas ce qu'il y a de moi.
20 septembre 2008

Live session.

19 septembre 2008

Teoz et moi.

Quelques affaires dans mon vieux sac de sport. Je suis en retard. Dernier regard. Ne pas oublier de débrancher le fer. Je file dans la rue. M'engouffre dans le métro. Sentir et regarder cette foule parmi laquelle je vis. Prendre son souffle une dernière fois, prendre cette énergie, cette vie, avant de vivre ces quelques jours d'insoutenable calme. Gare d'Austerlitz, relais H, un Libé. Billet, composté. Un regard vers les toilettes au bout du quai, un autre vers le panneau, la haut. Pas le temps. Voie 12, comme d'hab. Encore 5 minutes. Pas le temps, dommage. Voiture 1, comme d'hab. Classe 1, faut pas déconner. Place isolée. Non, comme d'hab. J'ai pourtant demandé. Connasse. Trouver à échanger avec une famille qui a rien demandé et qui est séparée. Cà, c'est fait. Place isolée. Marmot derrière. Pourquoi les gamins sont autorisés à voyager en première. I-pod. Son maximum. Regard circulaire. Pas d'étudiant. Première. Fait chier, rien à baiser. Ordinateur. Bosser. Clé USB ? Pas oubliée. Progrés. Fichier des budgets ok. Super ma nouvelle assistante. Wi-fi. Faut oublier. Blackberry. Tunnel de merde. Le temps s'arrête. Cà commence. Jouet de marmot sous mon siège. Va crever. Concentré. Budgets. La Beauce. Ce ridicule vestige d'un train sur coussin d'air. Trace civilisée dans cette campagne de céréaliers. Paysages. Néant. Plat. Plat. Plat. Ah, un bosquet. Niquer un chasseur. Y penser, on sait jamais. Contrôle des billets. Ca bedonne. Uniforme violet. Pas envie de le violer. Merci bon voyage. Pas de retard ? Cà va venir. Faut prendre l'avion. Ne pas organiser le périple à la dernière minute. Le noter. Comme d'hab. Suis trop con. Des arbres. C'est déjà çà. Budgets. Roulis de merde. Ca fait divaguer. Pause pipi. Dans quel état çà va être. Clean. Pour une fois. Pas d'odeurs. Chateauroux. Samedi. Militaires déjà partis. Fait chier. Chaque fois que je vais là bas, hormones en folie. Fait chier. Semi endormi. Un seconde classe qui passe. Joli cul. La face au retour. Surveiller. Repasse. Mouais. Budgets. Vallons en vue. Le Centre. Encore 2 heures. Fait chier ! Bosser. Bosser. Fantômes du passé. Rester concentré. Nicotine. Interdite. Joli rebeu. Sourire. Mécanique. Quand çà veut pas. Low battery. Brancher le fil de vie. Limoges. Gare de merde. Moche avec çà. Souvenirs. Les 3 jours. Lit au carré. Commando ? Vue exceptionelle ? 12/10 ? C'est possible ? Réformé. Je connais un député. Tchou tchou. France profonde. Inquiétant. Rassurant. Brive-La-Gaillarde. Youpi. Plus qu'une demi-heure de rouli. Vider la tête. Policer le fils que je suis. Fini le budget. Fait chier. Y a le retour. Je vais faire quoi ! Mail à assistante. Urgent. M'envoyer le dossier X et le Z aussi. Cdt. Souillac. Périgord. Rien oublié. Deux minutes d'arrêt. Fumer. Quai bossu. Au bout. Un père. Bonjour. Voyage de merde. Pourquoi t'as pas pris l'avion ? Ici aussi on a des aéroports. Je sais. Suis con. Fait beau. Manquerai plus que çà. Voiture. 30 minutes. Je conduis. J'adore çà. Je vais revoir mon neveu. C'est pas un marmot. Il a 3 ans. Et bien élevé. Ma soeur. Ma mère. Femmes fortes. C'est calme. A part la famille. VTT dans les vignes. Le fils-de parcourt ses terres. La cabane en haut du chemin de terre. Souvenirs. Sourire. Comment il s'appelait. Anniversaire. 33 ans. Age du Christ. Mais moi, pas en croix. C'est calme. Cui cui. Oiseaux. Un chien aboie. Oui. Voitures. Du bruit. Plaisir. Bientôt repartir. Retrouver le bruit. La foule. Paris. Paris. Du bruit !

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19 septembre 2008

Close to Paradise.

Il est là, assis sur son trône de Titane, imperturbable. Une large tunique monacale donne à son corps l'ampleur qu'il n'a pas. L'immense capuche recouvre son crâne, empêchant son visage-mirage d'apparaître. Une boucle blonde, qu'un rayon de soleil irradie, se rebelle dans un pli.

Mille fois cette scène a transpercé mon âme, perdant mon regard dans les nimbes. Dire comment je ne peux toucher cette image figée est un exercice impossible. Ne pas toucher, mais sentir. Cette moiteur de peau. Ces granules qui s'érigent sous mes doigts assurés. Ce frisson qu'il me donne de ne rien me donner. Et cette odeur d'hormones qui me Mâle le corps. Je suis un hébété qui croit le dominer quand il dicte mes pensées. Ne viens pas. Ne pars pas. Succession de paradoxes que mon âme défaite se plaît à laisser faire. Ô sombre sentiment, crois tu me dépasser ou me manipuler ? Je cherche ailleurs ce que je ne saurai voir qu'en regardant en face. Savoir où regarder mais ne pas s'y risquer. Est ce là la force des faibles ou la faiblesse de la force ?
Regardes, ce que depuis ton trône, tu as fait de moi.

Au regard que je jette me répond l'absence. Le trône est vide. Je tourne, vire. Mon coeur semble s'emballer de ne pouvoir le situer. Je traverse la pièce, cours en tout sens. Essouflé, je m'arrête plié en deux. Je regarde ces dalles froides où s'usent mes pieds nus depuis des temps oubliés. Mon corps verse ses larmes dans des spasmes de fou.
C'est alors que sur mon épaule se pose une chaleur. Il me relève de sa main. Sa capuche tombée laisse à mon regard sa chevelure de blés. Un baiser sur mon front finit de me calmer. Il me semble flotter. Je vois cette lumière dont on m'a tant parlé. Puis il m'amène là, sur son trône de Titane. Déjà je ne peux plus pleurer. Je pose ma tête sur ces genoux. Il caresse ma nuque. Et je ferme mes yeux.

14 juin 2008

Vive l'automne.

S'envole au vent, cesse un moment sa course folle, retombe en piqué, frôle l'herbe, remonte dans un tourbillon, danse une valse à deux temps, se suspend dans les airs, descend lentement puis :
s'écrase sur le sol ou atterri en douceur.
L'amour, c'est comme une feuille morte.
Mais moi, je ne vis que la première option.

J'adore m'écraser.

12 juin 2008

Célibat.

"Les hommes célibataires devraient être plus lourdement taxés que les hommes mariés. Ce n'est pas juste que des hommes soient plus heureux que d'autres."  Oscar Wilde.

"L'avantage du célibataire sur l'homme marié, c'est qu'il peut toujours cesser de l'être s'il trouve qu'il s'est trompé."  Alphonse Karr.

"Comme la possession d'animaux sauvages est interdite par la loi, et que je n'ai aucun plaisir aux animaux domestiques, je préfère rester célibataire."  Karl Kraus.

24 mai 2008

L'âme du chanteur.

Son visage a la beauté et la douceur de ses plurielles origines. Lorsque il s'illumine d'un sourire ravageur, c'est pour mieux doucher juste aprés les espoirs trop vite nés. Puis le temps fait qu'en lui pointe le regret de cette dureté trop vite exprimée, dureté qui n'était que facade et visait à se construire une barricade. C'est un écorché de la vie. Méfiant, il prend malgré tout le risque de souffrir car un beau moment vaut mieux qu'une existence sans relief. Mon tour était venu, il y a quelques temps déjà, de lui planter des banderilles. Certain de ne pas en sortir indemne, sa clairvoyance triompha, à son grand désarroi, et au mien. Il m'offrit une écharpe d'aviateur, symbole peut être de ce qu'il comprit de moi : je m'envole toujours si l'on ne trouve pas de liens assez solides et rassurants pour me fixer et m'éviter la peur. Celà me fait dire de lui qu'il a lorsqu'il souffre la dignité des sages, il garde ses larmes pour son intimité et exprime la force lorsque d'autres yeux que les siens croient voir en lui une faiblesse. Il a lorsqu'il chante une voix étonnante qui envoûte les sens. Ses sens de danseur, eux, longtemps mis en sourdine, éructent aujourd'hui. Tout ce temps passé sans le voir m'empêche de conter ce qu'il est aujourd'hui. A-t-il trouvé la force de me hair encore ? A-t-il fait le deuil de ce fou que je suis, de ce démon sans âme à la conscience mauvaise ? Je l'imagine vivant et je l'espère heureux. C'est de le voir danser qui me permettrait de savoir. Mais peut il pardonner celui qui jamais ne s'excusa. Je me souviens de ses mots : "je suis patient" qui étaient un défi lancé à l'anguille qui glisse entre les doigts. Mais le défi, rarement, reflète la vérité.
Mais ce que je garde de lui, c'est l'image du combattant qui toujours se relève, qui grandit de l'échec, qui arrive à ses fins.
Mais ce que je garde de lui, c'est que je fus le barman qu'il charma en demandant un coca-light.
Mais ce que je garde de lui, c'est l'enfant qui m'offrit en terrasse un beau bouquet de fleurs, fier de savoir que l'a-sentimental que je suis ne saurait plus où se mettre, gêné des sentiments étalés au grand jour. Je garde enfoui en moi le sourire de celui qui a réussi son coup.

20 mai 2008

Ca glisse.

C'est un tango. Cheminant dans les allées souterraines, ils se tiennent la main. Evitant en dansant les foules à contre sens, ils sourient l'un à l'autre. Deux hanches qui se frolent sans jamais se toucher, sur des jambes qui de concert avancent en harmonie. Un coup à droite, un coup à gauche, le mouvement est parfait. Se dérobant aux écueils, ils froncent les sourcils de leurs yeux amoureux à ceux qui trop distraits tendent à les séparer. Serrant le rang dans les courbes, ils ralentissent pour voir venir l'obstacle. Puis accélèrant de nouveau, rassurés par la vue dégagée, ils deviennent ambitieux. Surgissant juste en face de derrière un vieillard, une pulpeuse brune est évitée de justesse. La cadence est rompue, le mâle ne donne plus le tempo de la marche en avant. Pivotant inexorablement, sa tête suit ses yeux qui suivent la mécréante dont émane aussi ce doucereux parfum qui ennivre les sens. La femelle moitié du duo qui Tangote a les yeux horrifiés de celle qui comprend que la danse est compromise par l'obstacle pulpeux.
Se croyait invincible ce binôme amoureux. Mais sur la pulpe a glissé. Ecart d'un instant qui insufle le doute. S'arrêtant un instant pour reprendre leurs souffles et leurs esprits, je les dépasse là dans ce tunnel assombri. Lui le regard désolé de l'enfant prit la main dans le pot de confiture, elle de la maman dont le fils a trahi le serment du sans sucre.

12 mai 2008

Le yaourt aux abricots.

Nous sommes en 1998.
Lundi, il est 11h. La petite église est pleine. Sa soeur fait son portrait et elle a un mot gentil pour moi dans ce lieu dont les représentants nous traîte de malades. On sort dehors suivant le cerceuil. C'est son beau frère qui me guide. Je ne vois rien, je n'entends rien. On est en janvier et le cimetière est gelé. Mon corps tremble, mais de douleur. C'est en jetant un regard dans le trou que je comprends que je ne le reverrai plus.

Jeudi d'avant, il est 14h. Je suis à l'hopital prostré sur une chaise à côté de son lit d'hôpital. Ses parents sont arrivés une heure avant. Ma tête posée sur son épaule, je le tiens dans mes bras. Je sens son dernier souffle et les machines qui sifflent alors ce bip strident et monotone. Ses parents accourent dans la chambre, les infirmières et un médecin les suivent. On me tire en arrière. Je reste debout comme un zombie à pleurer devant son corps, devant son coeur que l'on arrive pas à faire repartir. J'entends cette voix qui pour me consoler me dit que de toutes façons, son cerveau était trop touché.

Jeudi, il est 8h. Il me fait un bisou dans le cou. Je le sens mais fait comme si j'étais encore endormi, il n'aime pas me réveiller, il aime me dire au revoir sans un mot. Il quitte l'appartement en silence. Je sens qu'il me lance un regard, un sourire vissé aux lèvres. Il marche dans la petite rue qui abrite mon appartement. Il a du tourner rue Mirepoix puis rue de Romiguières. C'est toujours par là que nous rejoignions la Place du Capitole. Etait il heureux ? J'ose le croire. Il faisait beau pour un mois de janvier, il a du sortir ses lunettes de soleil en arrivant sur la place. Il a peut être levé les yeux vers le ciel pour regarder un avion passer. Il était passionné d'aviation. Il a sûrement reconnu le modèle. Moi j'ai su par le policier qui m'a appelé que c'était une Renault 21 qui l'a renversé alors qu'il traversait sans regarder la rue.
Je ne lui ai pas dit au revoir quand il est parti.

Mercredi, la veille, il est 22h. Il n'a pas voulu de dessert. C'est moi son dessert autant qu'il est le mien. On quitte le restaurant de la place Saint Sernin où nous avons nos habitudes. On se presse de rejoindre mon appartement, il est le plus prés. On fait l'amour une bonne partie de la nuit avant qu'il ne s'endorme contre moi. Je sens son souffle dans mon cou et je m'endors heureux.

Huit mois avant, un mardi à 17h. J'ai fini mes cours à 16h. Je suis en avance pour une fois. J'ai les mains moites mais ce n'est pas dû à la douce chaleur qui s'installe sur Toulouse en ce mois de mai. Il va arriver. Je ne sais pas où me mettre. Je n'en reviens pas de l'avoir allumé comme je l'ai fait. Cà ne me ressembles pas. La place Saint Sernin est calme à cette heure là. Les étudiants de Kagne n'ont pas encore fini leurs cours. Puis je le vois arriver. Il me dépose un bisou sur la joue. Je ne sais pas où me mettre. Ce garçon a déjà un fabuleux pouvoir sur moi. Il me demande ce que je veux boire. Je prononce avec difficulté les mots vittel et fraise. Il commande deux vittel fraise et deux yaourts aux abricots. Je souri. Et je l'ignore à ce moment là, ce sourire ne quittera plus mes lèvres huit mois durant.

Le mardi à 13h. Je quitte l'amphi où cet ancien conseiller de Raymond Barre essaie de nous apprendre l'économie. Il est un génie qui a mal tourné. Toujours à la traine, je rattrapes mes amis. On se dirige comme d'habitude vers la cafétaria de l'Arsenal, au sous sol sous les voutes en briques roses. On fait une partie de Uno en mangeant nos sandwiches. Les filles de notre petit groupe nous donnent les photocopies des cours du vendredi précédent. Comme souvent le jeudi soir, la soirée étudiante s'est finie sur la terrasse de mon appartement avec un beaujolais/cassoulet/bédo. On a zappé les cours du vendredi pour avoir une tête décente avant de retrouver nos familles. Certains racontent leur week end de Pentecote. Je suis discret sur ces week end familiaux qui sont une corvée.
Je me lève de la table de jeu pour aller chercher un dessert. Je suis timide et traverser la cafétaria seul est un supplice. Je sens un regard plus appuyé qui me déshabille. Je me risque à regarder. Un bel ange blond aux cheveux bouclés me suit de son regard bleuté. Ce garçon est l'image rendue réelle de mon fantasme absolu. Je détourne le regard me demandant quelle énorme tâche j'ai pu faire sur mon tee shirt pour susciter son intérêt. Je me mets dans la file, sage étudiant que je suis. Arrive mon tour. Il n'y a plus de moelleux au chocolat. Je ne sais pas ce que je prends à la place. Des gens derrière moi attendent. Je tarde à décider. Une voix douce me glisse que les yaourts à l'abricot sont délicieux. C'est l'ange blond. Je dois devenir rouge, cramoisi. L'incendie se déclenche sur mes joues et un frisson inconnu jusqu'alors court sur mon épiderme. Je souris bêtement et commande un yaourt à la fraise.  Je me retourne et il me sourit. Il me dit que l'abricot est pourtant délicieux. Je lui réponds, bravache, que je gardes cette  découverte pour une dégustation plus tard avec lui qui a l'air si expert. Je suis surpris de mon culot. Il l'est aussi. C'est lui qui s'empourpre. Il reprend vite ses esprits. Il me rattrape moi qui suis déjà parti, honteux de mon aplomb. Il me dit qu'il finit ses cours à 17h et que c'est l'heure idéale pour déguster un yaourt aux abricots en cette belle journée de Mai. Je lui demande où et il me donne le lieu de la dégustation...

Aujourd'hui, nous sommes le Lundi 12 Mai 2008, il est 3h du matin. Et je me dis que demain, cela fera onze ans que j'aime les yaourts aux abricots.

10 mai 2008

Le plan de métro.

J'ai pris le métro.
Station enfance heureuse, une régulation de trafic m'a fait rester un peu.
Station adolescence, la panne de signalisation m'a fait perdre patience, je me suis jeté sur les voies quand le train redémarrait. Bien sûr je me suis raté.
Station caprices d'enfant gaté : je me suis attardé.
Station fêtes de famille : au début je m'y arretais, puis le temps a passé, marre de dire que la station est belle alors qu'elle me fait vomir. J'ai gommé ce passage obligé de mon plan de métro.
Station des petites attentions : j'y arrive souvent en retard quand je n'oublies pas de descendre.
Station des joies : je n'y restes jamais longtemps, j'aime le bonheur quand je le conquiers, mais il me lasse quand je l'ai. Petit être insatisfait de ce qu'il est, de ce qu'il a.
Station des complaintes et plaintes : je la regardes passer sans même y poser un pied. Le quai y est glissant et puant. A quoi bon y aller quand la station d'aprés m'appeles.
Station des risques inconsidérés : j'aime à y passer mes nuits en attendant le premier métro. Il y a un prix à payer, mais au regard des sensations qu'elle me procure, le prix est ridicule.
Station des ambitions et des rêves : peut-être ma préférée. Certains diront que c'est une station fantôme, j'en connais pourtant les intimes recoins. Pas de mirage en ce bas monde, à cette station il faut aller, puis prendre son rêve ou son ambition et sauter dans le prochain métro en serrant dans ses bras ce précieux trésor pour l'emmener à la station d'à coté.
Station de la concrétisation : celle ou les plus gros courants d'air emportent les plus précieux trésors. Il faut les tenir, puis attendre, un métro, deux métros ... cinq, parfois dix. Et le trésor te prend par la main. C'est lui qui désormais m'emmène dans le prochain métro.
Sation de la réalité : descente obligée. Etape incontournable pour qui veut avancer et récolter les fruits des errements de métro.
Station du plaisir : j'adore ! Je m'y vautre des heures durant.
Station des amitiés : j 'y suis fidèle mais pas drogué. L'overdose parfois me laisse un temps sans y aller.
Station professionnelle : j'y passe tant de temps ... J'aime y flaner et la jumeler à la station des ambitions.
Station du délire permanent : elle est ma signature.   

17 avril 2008

Conversation.

Dans la rue, en allant prendre un café.

Elle : "Mais toi de toutes façons, tu n'aimes pas les femmes."
Moi : "Ah si, il y a quelque chose que j'aime bien chez les femmes !! "
Elle : "Mouais, et quoi?"
Moi : "Selon l'âge qu'elles ont, leur mec ou leur fils !"
Elle : "T'es vraiment un enfoiré !!"
Moi : "Il a quel âge ton fils déjà ?"
Elle : "Pfff !! c'est toi qui paye le café !"

15 avril 2008

Cette porte.

Ce soir, en sortant de chez moi, j'ai trouvé une rose sur le paillasson. Elle était accompagnée de truffes en chocolat. Et d'un mot. D'amour.
Il y a vingt jours que j'ai ouvert cette porte. Et c'est sur le pas de la mienne que ce soir ces vingt jours se résument. La beauté d'une rose. La gourmandise d'une truffe en chocolat. Le sourire d'un mot doux.
Oh non, il y a vingt et un jours, je n'aurai pas parié cela. Mais à quoi servent les paris, sinon à les perdre. C'est dans ses yeux que je me perds, lorsque le jour le fait se lever. Dans ses cheveux mes mains se noient. Je me demande ce qu'il fait. Je redécouvre la jalousie. Et même s'il essaie, il n'arrive pas à m'énerver, ni même à m'agacer. Mon caractère de sauvage se fait discret. Je ne sais pas où tout çà va m'emmener, et pour la deuxième fois de ma vie, je n'en ai rien à faire.
Parce que ce soir, j'ai trouvé une rose sur mon paillasson. Une rose blanche et sans épines, accompagnée de truffes en chocolat. Et d'un mot. De mon amoureux.

25 mars 2008

J'ai vu de la lumière alors je me suis arrêté.

Un long couloir. De couleur et de luminosité inégales au fur et à mesure que l'on avance. Des musiques qui y résonnent, parfois des silences. Mais de toutes ces conditions variables, l'on fait fi. L'on avance. Il le faut bien. Le long de ce couloir, des portes. Des portes avec enseignes accrocheuses, d'autres avec enseignes sobres, d'autres encore sans signes distinctifs. Des portes fermées, d'autres ouvertes, d'autres encore entrouvertes. Parfois l'on passe sans les voir. Parfois elles nous arrêtent, nous interpellent. Rares sont celles à travers lesquelles on s'engouffre sans hésiter. La réflexion est de mise en ce couloir où l'on chemine. La difficulté de l'exercice est plus forte devant les portes entrouvertes. On ne sait combien de temps elles vont le rester. Trop attendre équivaut à prendre le risque de les voir se fermer sans trop savoir où sont les clés. Un pas vers elles, et peut-être se refermeront elles. Il faut les jauger sans savoir ce qui se trouve derrière sinon ce que l'on apercoit par l'interstice qu'elles nous offrent à la vue. Puis arrêter de se poser des questions et d'un geste sûr mais prudent, les ouvrir vraiment et se lancer.
Je restais depuis quelques temps devant une porte entrouverte, attirante et mystérieuse à la fois. Je sentais bien qu'elle hésitait à me montrer plus de la pièce qu'elle masquait. Mais je ne sais comment, elle s'est ouverte en même temps que j'avancais vers elle pour l'ouvrir vraiment. Derrière, il y avait un voyage en Darjeeling Limited, un restaurant italien, un baiser sur un quai de métro, une pièce de théatre, un soupe de mais au pop-corn, une nuit d'amour,une bouteille de vin,  une île de tendresse, une promenade autour du Luxembourg , une peau d'une extrême douceur et pleins de jolis petits moments en pas beaucoup de temps.
Je me dis que j'ai bien fait d'ouvrir cette porte entrouverte et je me demande comment cela se fait qu'elle se soit laissé ouvrir. Mais peu importe le pourquoi, peu importe le comment. Ce n'est pas ce qui compte finalement. Je veux encore pleins de jolis petits moments.
Je me sens vivant.

21 mars 2008

Querido.

WOW !!!

17 mars 2008

Dimanche.


J'ai oublié de vivre.

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